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Juan Siquot

Charme, lumière et °K

D'un tournage pour une très importante marque de cosmétiques j'ai puissé la motivation pour expérimenter avec les "PARA" de Broncolor.

Quand on m’a proposé de photographier une nouvelle suite de séances de maquillage pour une des grandes marques du secteur, je savais que j’allais encore utiliser un “para 133” de Broncolor comme key Light. Il est extraordinaire et il fournit la lumière à la fois dirigée et  enveloppante que le “beauty” exige.



Cette fois-ci, la production avait besoin d’un studio très grand et insonorisé pour y installer un décor et pour y enregistrer les explications de maquillage. J’ai proposé celui de Clichy: “les jours tranquilles”. Ce studio est équipé d’un grill avec des “space-lights” 2kw qui ont, bien évidemment, des filaments Tungstène et donc incompatibles avec mon “para” HMI utilisé précédemment. Mon chef électricien, très expérimenté, m’avait appris l’existence de la version “para” 2kw de Broncolor en Tungstène et de sa disponibilité chez mes amis de “cininter” grâce à un prêt de la marque. Cela m’a permis d’obtenir la base parfaite pour la configuration du set-up maquillage et du décor. Grâce à cette solide structure il me suffisait juste de mettre en place les lumières accessoires et les fill-lights en fonction des axes.



Ce qui se révélait un défi particulièrement difficile à réussir travaillant à deux caméras, c’était d’obtenir un unique reflet de ma source principale (le doux “para”) dans les yeux des mannequins pour tous les axes et éviter les reflets des fill-light qui peuvent s’avérer peu ou pas gênants mais certainement incongrus. Après le tournage, je me suis dit que pour ce faire, il faudrait une installation trop importante, car en ajoutant des tissus blancs à côté des maquilleurs/ses celle-ci se révélerait compliquée pour accommoder les gauchers/ères et droitiers/ères à chaque changement d’équipe maquillage. Par ailleurs elle serait plus onéreuse et encombrante pour le but de ces productions.

Il me semble inutile de parler des avantages de cette source et de décrire ses bienfaits. Tout est dit à propos des “paras” Broncolor. La simplicité de leur montage et de leur démontage, le nombre de soies graduées pour la diffusion et la rapidité d’installation, le système de focalisation permettant le “spot” ou le “flood” . Il existe même aussi de nombreux accessoires comme le “nid d’abeille” entre autres.

J’ai donc utilisé dans un premier temps la version HMI 800, 5600°K, puis pour ce deuxième tournage j’ai découvert le T 2kw. Parlons un peu de ce qui n’est souvent pas dit à propos de ces lumières, à savoir: la nuisance sonore. A la fin du dernier tournage, j’avais fait un test de bruit “en le dimmant”. Je regrette de ne pas avoir eu le temps de le faire le jour où nous avions eu l’ingénieur du son sur le plateau pour connaître son avis. Pourtant je l’ai fait et je peux dire que même avec l’oreille collée à la toile, à une puissance de 60% ni le chef électricien ni moi-même nous n’entendions de bruit de l’inévitable vibration du filament . Évidemment la chute de température de couleur devenait importante mais dans le cas extrême où nous en aurions besoin, un cadre 120 avec la gélatine correctrice nécessaire s’installe très facilement en studio.

“ Tout est dit à propos des “paras” Broncolor. La simplicité de leur montage et de leur démontage, le nombre de soies graduées pour la diffusion et la rapidité d’installation

En écrivant ce billet, et dans le but de l’enrichir je me suis adressé vers Broncolor à la recherche d’informations. Alexandre m’avait informé qu’une version de lampe HMI de 3200°K (800w ou 1.6kw) venait de sortir de chez Osram. Je lui ai donc demandé de me laisser passer par le showroom pour faire des tests comparatifs de ces deux dernières lampes (Tungstène et HMI 3200), ce qui m’a très vite été accordé.



Heureusement, il y avait seulement un para 88 et cela m’a permis de concentrer un peu plus la lumière et d’obtenir une importante différence de puissance avec la lumière du jour filtrant par la vitrine.

La lampe HMI 800, 3200°K donne une puissance quasiment identique à la version Tungstène 2Kw, cette dernière étant ⅓ de diaph plus faible. Donc, nous y obtenons en l’utilisant une économie d’énergie importante. En ce qui concerne la colorimétrie, je n’ai pas remarqué de différence ni sur place ni au "développement” des images dans l’écran comparant avec l’outil “RGB Parade” du logiciel de montage. Pour le ballaste je l’ai utilisé en position “low noise” en position puissance maximale et minimale. En ce qui concerne la lampe tungstène, je l’ai testée à 100% et à 60%.

Les deux lampes ont, au niveau maximal de puissance, la même température de couleur et presque la même puissance. Je n’ai pas trouvé de déviation vers les verts ou les magentas pour la lampe HMI mais je dois reconnaître que des lumières parasites à l’expérience pouvaient contaminer un peu les résultats (des deux types de lampes évidemment, ce qui annule l’inconvénient) ramenant les couleurs vers un bleu, un peu cyan. Dans tous les cas une telle déviation s’est manifestée de la même manière en HMI qu’en Tungstène. La différence de contraste et la dominance de bleu, plus visibles dans les images “Tungstène” sont dues à la montée de température de couleur de la lumière naturelle en fin de journée.

Dans les tests à basse puissance, la lampe HMI a viré vers le magenta comme cela était prévisible et celle en Tungstène forcément vers les oranges. Par rapport à l’absence de bruit que je croyais inexistant en dimmant le tungstène, elle s’est avérée fausse. A 60% de puissance, le filament vibre mais je ne l’avais pas perçu aux premiers tests pendant mon tournage à cause de l’épaisseur de la toile “Para”.


Conclusions :


Les lampes HMI 3200°K existantes en puissance 800w ou 1,6kw et la lampe Tungstène 2kw sont tout aussi performantes en température et peuvent être utilisées de façon indistincte.

Pour des espaces réduits et des puissances faibles, la version Tungstène va évidemment mieux s’adapter aux circonstances et avec le choix entre les lampes d’ 1kw et 2kw montées dans un “Para” 88 elles deviennent des “Mandarines” de luxe avec une qualité de lumière inégalée.

Pour des configurations de taille moyenne où la puissance est importante, de mon point de vue, la lampe HMI 3200°K s’impose très clairement sur sa soeur T 2Kw grâce à son exactitude dans les qualités d’éclairage et l’économie d’énergie.

Bien évidemment, pour les grandes configurations en Tungstène (le type de lampe le plus utilisé dans le monde actuellement), une lampe HMI 1600w 3200°K sera un excellent choix.

Juan Siquot


Correcteur : Emmanuel Llopis

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